Nous vous prions de nous excuser pour l’interruption momentanée de nos programmes…
C’est que nous donnons priorité à l’actualité du moment.
Pendant qu’un math Pays-Bas-Hongrie se profile en France, pardon, un match Hollande-Sarkozy, on
s’agite soudainement en Australie.
Vous vous souvenez que Kevin Rudd avait gagne les elections en 2007 et était devenu Premier Ministre.
En 2010, Julia Gillard l’avait pousse dehors en disant « Je vais faire pareil que toi mais en mieux » ; 3mois plus tard, elle avait gagne « à l’arrache » les
élections nationales face a Tony Abbott, restait Premier Ministre et avait nommé Kevin Rudd Ministre des Affaires Etrangères.
Mais Kevin Rudd n’a pas vraiment digéré cet épisode…Lui, élu facilement par les australiens en 2007,
lui qui brillait sur la scène internationale, le voila simple ministre…et il ronge son frein depuis un moment…
Il s’est dit que ce pourrait être le bon moment pour contester le pouvoir de Julia Gillard ; il
a donc interrogé son entourage en toute discrétion, les autres élus Labor, pour savoir s’ils seraient prêts à le soutenir.
Toute discrétion…vous vous doutez bien que ces enquêtes ne sont pas demeures secrètes bien
longtemps ; certains élus lui ont dit dans le creux de l’oreille qu’ils étaient avec lui, d’autres ont confirmé leur soutien au Premier Ministre en place et ont crié a la trahison.
Cette semaine, Kevin a dit que certains ministres disaient des choses méchantes sur lui, que Julia ne
le défendait pas et que par conséquent il démissionnait.
Il a désormais 2 camps chez les travaillistes, celui de Kevin et celui de Julia.
2 camps opposés dans le parti au pouvoir, cela fait désordre, Julia a donc décidé d’organiser une
élection au sein du parti lundi 27 Février pour choisir le Premier Ministre. C’est un peu risqué pour elle mais le parti a besoin d’être ressoudé.
Alors Kevin ou Julia Premier Ministre ? Apparemment, Julia bénéficie de plus de soutien. Elle a
déjà celui de la plupart des ministres en place.
Un qui se frotte les mains est Tony Abbott, le leader de l’opposition (parti liberal). Il a peu de
choses intéressantes à dire pour attirer les électeurs, il a une belle occasion maintenant de dire « Votez pour moi aux prochaines élections, c’est le bazar chez les
Travaillistes ».
Nous en saurons plus lundi.
Avant de terminer cet article, je vous propose un complément d’information sur la constitution
australienne. Je vais reprendre un article de Dan Harrison publié cette semaine dans le Sydney Morning Herald, que je vais résumer et traduire pour vous, chers lecteurs.
« Les experts de la Constitution signalent que même si Kevin Rudd gagne le scrutin, on sera
encore loin de le voir devenir Premier Ministre.
Un parti a besoin de la confiance de 76 députés pour gouverner. Si Kevin ne parvient pas à obtenir la
majorité, par exemple parce que les indépendants enlèvent leur soutien ou parce que des députés travaillistes démissionnent, Kevin devra obtenir une nouvelle majorité avec d’autres
députés ». (pour mémoire, il y a actuellement 74 députés de l’opposition au Parlement)
« S’il était dans l’incapacité d’avoir le soutien de la majorité au Parlement, Kevin pourrait
demander au Gouverneur General, Quentin Bryce, d’organiser de nouvelles élections.
Mais le (ou la) Gouverneur General, par convention, pourrait demander à Kevin de donner sa
chance a Tony Abbott pour former un gouvernement.
Et si Kevin refusait, la Gouverneur General pourrait l’évincer et demander à Tony Abbott de former
une majorité. Si ce dernier n’y arrivait pas, une élection serait alors inévitable.
Dans ce cas, il est aujourd’hui incertain de savoir qui serait Premier Ministre au moment des
élections.
En tout cas, un changement de leadership engendrerait de nouvelles négociations avec les députés (les
verts et les indépendants par exemple).
Dans le cas ou on demanderait de former un gouvernement a Tony Abbott, ce dernier indique qu’il
demanderait l’organisation d’élections. »
Vous l’avez compris, rien n’est simple…
…Alors Kevin, tout ceci est-il bien raisonnable ?!